Par Hakim Laâlam Email : laalamh@yahoo.fr |
|
Raffarin à Alger, il y a deux semaines. Juppé à Alger, la semaine dernière. Chevènement à Alger, depuis hier. Eh ! Oh ! On peut rester 5 minutes entre nous ?!!
L’Oncle Ben a donc repris ses consultations après une pause café. De nouveau, des hommes et des femmes, beaucoup d’hommes et peu de femmes reviennent toquer à la porte de l’Oncle Ben, y
lisent leurs propositions pour l’Algérie future, remettent par écrit ces propositions, sortent sur le perron, s’adressent à la télévision unique du patron de l’Oncle Ben pour y dire en
résumé ce qu’ils ont déjà récité quelques minutes avant à leur interlocuteur. Leur interlocuteur justement ! Il aura entre-temps appelé un motard de la Présidence pour lui remettre
l’enveloppe de propositions formulées par les invités, un DVD de l’entrevue filmée à l’insu de leur plein gré consentant et, sans attendre un accusé de réception, l’Oncle Ben se préparera
à la prochaine entrevue. Au bout du bout de ce compte infernal de réunions, de cafés, de thés, de petits-fours, de grands fours, de déclarations lues sur un perron épuisé de porter autant
de misère du monde dialna, le motard pourra enfin se reposer. Car il aura remis au patron de l’Oncle Ben toutes les enveloppes de propositions émises par les invités de l’Oncle Ben et
censées nous préparer à l’Algérie du futur. Une fois seul devant ce tas d’enveloppes, le chef de l’Oncle Ben, Abdekka, annoncera par voie de presse exemplaire qu’il va prendre le temps
d’étudier attentivement le contenu de toutes les enveloppes. De le disséquer. De l’analyser. Pour, ensuite, en tirer la substantifique moelle. Comme un mixeur Seb ou comme un robot
multifonction Moulinex. A la fin du fin de cette cuisine interne à Boutef’, à l’Oncle Ben et à tout l’office qui touille dans les marmites de notre futur, le patron de l’Oncle Ben lui
demandera peut-être d’organiser une conférence nationale de synthèse de toutes ces consultations et des annotations et commentaires portés en marge par le châtelain. Ensuite (oui ! oui !
Je sais que je commence à exagérer avec les ensuite), Abdekka viendra devant des caméras dressées à l’indulgence et à la correction automatique de la pâleur nous annoncer ce qu’il aura
décidé de faire pour notre futur. En clair, le châtelain d’Alger aura mis des mois à boucler ce que son cousin marocain aura accompli en quelques heures. C’est drôle tout de même ! Il
m’aura fallu tout ce temps pour découvrir l’étendue du décalage horaire entre l’Algérie et le Maroc. Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue. |
L